J’ai pleuré mais j’ai accepté l’hospitalisation

Témoignage d’une hospitalisation pour dépression J’ai toujours dormi facilement et beaucoup. Et puis un jour, j’ai commencé à avoir du mal à m’endormir, à dormir de moins en moins. Alors mon médecin m’a prescrit des somnifères, un demi d’abord, puis un comprimé entier. Au fur et à mesure, c’était de pire en pire, j’étais épuisée, mais malgré les somnifères, je ne dormais pas. Mon médecin m’a alors ajouté des anxiolytiques. Mais je ne dormais toujours pas. J’avais des ruminations anxieuses pendant des heures. Alors j’ai commencé à cumuler les médicaments, à augmenter les doses. Sans effet. De plus en plus de ruminations, des envies suicidaires : « d’enfin pouvoir dormir ». J’ai revu mon médecin, j’ai pris mon courage à deux mains et je lui ai tout expliqué : les insomnies, les ruminations, les mélanges de médicaments, les idées suicidaires, l’épuisement qui se lisait sur mon visage. Elle m’a alors proposé une hospitalisation. J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps mais j’ai accepté. Et je suis convaincue que c’était la bonne décision.  

Dépressifs Anonymes, abrégé sous le sigle DA, est une organisation d’entraide de personnes dépressives qui partagent ensemble leur expérience, leur force et leur espoir dans le but de sortir de la dépression et d’en aider d’autres à se rétablir. Dépressifs Anonymes utilise la méthode des Alcooliques Anonymes.

L’anonymat est la base des traditions des Dépressifs Anonymes. Ainsi tous ses membres sont égaux. Aucun membre ne peut être médiatisé ou stigmatisé plus qu’un autre. Dans les salles de réunions, tout se dit en confiance et ne doit pas sortir de la salle. Il n’y a ni thérapeute ni encadrement d’aucune sorte. La méthode repose sur un programme de rétablissement en 12 étapes, le partage d’expérience, de force et d’espoir, le partage d’émotions. « Qui mieux qu’un malade dépressif rétabli peut comprendre un autre malade dépressif qui souffre encore?». Les DA n’ont pas vocation et ne prétendent pas se substituer à la médecine qui figure parmi leurs « alliés naturels ». La seule condition requise pour devenir membre des DA est le désir d’arrêter de s’apitoyer.

Le malade dépressif peut alors participer aux réunions en présentiel ou en distanciel. Il n’y a ni inscription, ni cotisation. Chacun est libre d’assister au nombre de réunions qu’il souhaite, de se présenter ou non, de parler ou non. « En DA rien n’est imposé mais seulement suggéré. » En France, les réunions DA proposent donc à leurs membres de suivre un programme de rétablissement en douze étapes, et ce dans le respect des douze traditions qui organisent le fonctionnement harmonieux du mouvement. Il y a essentiellement deux types de réunions, animés par un « modérateur ». Ainsi, celui-ci invite chacune des personnes présentes à prendre la parole, à tour de rôle : – Les réunions fermées, qui sont donc réservées aux membres des DA ou à toute personne qui pensent avoir un problème de dépression. En effet, le désir d’arrêter de s’apitoyer est la seule condition requise pour devenir membre des DA ; – Les réunions ouvertes (généralement une par mois dans chaque groupe), au cours desquelles les participants racontent leur parcours dans la dépression, comment ils ont connu DA et comment le programme les a aidés à arrêter de déprimer et à vivre pus heureux. Chacun peut donc y amener des parents ou des amis. En effet, toutes les personnes intéressées par DA sont les bienvenues à ces réunions. Les membres des professions médicales, enseignantes ou socio-éducatives sont particulièrement bienvenus. Dépressifs Anonymes s’adressent à toutes les personnes en dépression, qui pensent souffrir de dépression ou faire une dépression. Le programme des Dépressifs Anonymes est centré sur la dépression au quotidien. La dépression peut perturber ou rendre le quotidien très difficile. Ce programme donne des outils pour gérer la dépression au quotidien.